C'est le coeur serré ce soir que je poste, après plusieurs semaines d'absence.
J'avais commencé un article sympa sur les raisons de cette absence, mais ce soir je n'ai pas le coeur à le finir pour le publier.
En tant qu'insistante sociale, régulièrement je suis amenée à mettre en place des plans d'aide : intervention de tierce personne, d'adaptation du logement pour toutes ces personnes âgées qui sortent d'hospitalisation, ces aînés, ces seniors, ces vieux... qui vieillissent ...
Je reçois leur famille, je vais chez eux, je cherche les solutions, puis des financements ...Bref, un boulot d'insistante sociale quoi !
Mais là, ce soir, j'ai beau essayer de laisser réfléchir cette insistante sociale qui est pourtant bien là, au fond de moi ... je n'y arrive pas.
Non.
Car ce vieux ... c'est mon grand-père, mon pépé.
Et il vieillit ... inexorablement. Et je ne peux rien faire contre ça.
Il vit chez lui, avec ma grand-mère, mais chaque jour est pour elle plus difficile, plus douloureux, plus angoissant aussi, car demain ne sera pas meilleur.
Après avoir "juste" perdu plusieurs fois les clés, avoir hésité à tourner ... "à droite oui c'est bien là que j'habite", il perd la tête.
Alzheimer ? Non, enfin on ne sait pas, il refuse de faire les tests ! 80 ans, voilà tout.. voilà tout...
Et moi, avec mon super mega diplôme d'assistante sociale (qui ne sera certainement jamais reconnu Bac+3 car on n'est incapable de le faire valoir) je ne peux rien faire...
Et ce soir, je suis triste, car je n'ai pas les moyens d'agir.
L'insistante sociale voit la famille : je n'ai pas vu ma mère (leur fille unique) depuis des mois et quand on se voit c'est de toute façon explosif !
L'insistante sociale va chez eux : je n'y vais pas assez souvent
L'insistante sociale cherche des solutions : je n'en ai pas
Ce soir, je suis juste une petite fille inquiète, triste et qui se sent terriblement inutile.